BOURBAKI Nicolas
Besse-en-Chandesse 1935, France.
L'Origine du groupe.
Nicolas BOURBAKI est le nom d'un groupe de mathématiciens français créé à Besse-en-Chandesse (en Auvergne) en juillet 1935.
En 1934, les mathématiciens français Henri Paul CARTAN (Nancy 1904) et WEIL André (Paris 1906 - Princeton 1998) tous deux normaliens, enseignent à l'université de Strasbourg. Les traités de mathématiques de l'époque commence à dater, après le profond bouleversement des mathématiques survenu au tournant du siècle. D'un commun accord, ils décident d'écrire· un bon traité d'analyse à l'usage des étudiants. Ils réunissent alors une dizaine de mathématiciens français, presque tous normaliens, qui se rencontrent régulièrement dans un restaurant parisien pour élaborer ce projet. Il se rendent bientôt compte qu'il faut étendre leurs ambitions à l'algèbre et la géométrie, et décident de la création d'un groupe, lors d'un congrès en 1935 !
Le Traité.
Lors de cette réunion, les participants décident d'écrire un traité d'environ 2 000 pages, portant sur les structures fondamentales pour l'étude de l'analyse, c'est-à-dire la théorie des ensembles, l'algèbre, la topologie, les espaces vectooriels topologiques et l'intégration.
La nouveauté de leur approche réside dans la volonté de produire un travail collectif, tous les textes sont soumis à la critique du groupe et, pour éviter qu'un des membres ne se mette en avant, on décide d'écrire de manière anonyme sous le pseudonyme de Nicolas BOURBAKI.
La composition du groupe n'est pas figée et aucun membre ne doit être âgé de plus de cinquante ans. Les principaux participants d'alors sont, outre CARTAN et WEIL, Jean DELSARTE, Claude CHEVALLEY et Jean DIEUDONNÉ.
Ce traité propose une approche nouvelle des fondements mathématiques et les réflexions amènent de nouveaux résultats en mathématiques. Il est difficilement utilisable par les étudiants universitaires, tant son niveau est élevé. Après avoir répondu aux objectifs fixés, BOURBAKI se lance dans l'algèbre commutative, les groupes et les algèbres de Lie, et la théorie des variétés. Cependant ses publications se font plus rares.
L'origine du nom Bourbaki.
Le nom choisi, Nicolas BOURBAKI est sujet à maintes spéculations.
Ce nom est emprunté par Raoul Husson en 1923 lors d'un canular, alors qu'il était élève en troisième année de l'École normale supérieure. Il s'était donné l'apparence d'un mathématicien barbu du nom du professeur Holmgren pour donner une fausse conférence, volontairement incompréhensible et avec des raisonnements subtilement faux. L'objectif aurait été la démonstration d'un prétendu « théorème de Bourbaki ».
Cette histoire amusa tellement le groupe, que le nom « Bourbaki » fut choisi. Le choix de ce nom par Husson connait deux explications possibles :
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- 1°) Bourbaki vient du général Charles Bourbaki sous lequel avaient servi des élèves normaliens durant la guerre de 1870.
Ce nom lui aurait été emprunté, par souvenir. - 2°) Bourbaki est le nom d'un furet curieux et intelligent dans un roman d'Octave Mirbeau, Le Journal d'une femme de chambre (1900). Cette seconde hypothèse a été donnée par le mathématicien Sterling K. Berberian en 1980, mais n'a jamais été confirmée.
- 1°) Bourbaki vient du général Charles Bourbaki sous lequel avaient servi des élèves normaliens durant la guerre de 1870.
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Alors le mystère subsiste !
Le groupe BOURBAKI a introduit plusieurs symboles mathématiques encore utilisés notamment au niveau des ensembles de nombres (voir histoire des symboles mathématiques)